Douloureuse et handicapante, la spondylarthrite ankylosante est une pathologie difficile à vivre pour les personnes touchées. L’ostéopathie peut soulager les patients, améliorer la qualité de vie et freiner l’avancée de la maladie.

par Anne-Laure DELRIEU – Ostéopathe D.O.

 

La spondylarthrite ankylosante est une pathologie chronique inflammatoire très présente en France, environ 0,5 % de la population. Elle touche le plus souvent les hommes entre 20 et 40 ans. Il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique évolutive entrainant douleurs et perte de souplesse. Son signe le plus caractéristique est une douleur au niveau du bas du dos, associée à des douleurs inflammatoire des sacro-iliaques. Elle se manifeste par des périodes de crise (poussées douloureuses) entrecoupées d’accalmies. Elle est aujourd’hui mieux prise en charge par des traitements médicamenteux, de la kinésithérapie mais également par l’ostéopathie.

 

Mieux connaître pour mieux soigner

Les causes de la maladie ne sont pas encore totalement déterminées, même si l’on retrouve dans 90% des cas, le gène HLAB27, codant pour une protéine impliquée dans l’immunité. Toutefois la présence de ce gène ne semble pas être un facteur d’aggravation de la maladie. Et on le retrouve dans une partie de la population ne présentant pas forcément la maladie.

La spondylarthrite ankylosante atteint principalement la colonne vertébrale, évoluant vers l’enraidissement de celle-ci. Elle s’étend très souvent à d’autres articulations, principalement au niveau des membres inférieurs.

L’inflammation vient aussi touchés d’autres organes tels que les yeux, les intestins, le cœur, les poumons ou encore la peau.

Lorsqu’on regarde l’évolution de la maladie, on peut constater un enraidissement de la colonne vertébrale, avec présence de « becs de perroquets » venant souder la colonne. On peut aussi retrouver une calcification des enthèses (extrémités des tendons).

 

Symptômes

La maladie évolue par poussées. Les douleurs peuvent durer plusieurs jours, plusieurs semaines… disparaitre… puis réapparaitre ultérieurement.
Les premières articulations atteintes sont le plus souvent celles des lombaires et des sacro-iliaques. Des douleurs sont présentes à la pression de ces articulations ou encore la nuit.

Tout comme pour la polyarthrite rhumatoïde, on retrouve une importante raideur matinale au réveil, les articulations sont douloureuses, raides et chaudes. Il faut parfois plusieurs heures de « dérouillage » matinal.

On retrouve aussi de nombreux symptômes extra-articulaires et ayant un impact sur la vie quotidienne du malade :

  • Durant les poussées, on assiste à une altération de l’état général avec une fatigue importante
  • L’atteinte des intestins (principalement l’inflammation des muqueuses) peut entrainer des troubles digestifs
  • Lorsque la pathologie a évolué, on peut retrouver des atteintes cardiaques, pulmonaires ou oculaires

Toutefois, avant d’en arriver là, des traitements existent afin de limiter l’évolution de la maladie.

 

Traitements « classiques »

De nombreux traitements existent et permettent de ralentir l’évolution de la pathologie et de mieux vivre avec.

Les médicaments utilisés afin de réduire les douleurs :

  • Antalgiques (paracétamol par exemple)
  • Corticoïdes
  • Anti-inflammatoire non stéroïdien (ibuprofène par exemple)

 

Depuis quelques années, il existe des traitements de fond qui permettent de lutter activement contre l’évolution de la maladie :

  • Le méthotrexate
  • Les immunosuppresseurs
  • Les biothérapies

 

N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin. C’est lui qui sera le mieux placé pour trouver le traitement le mieux adapté à vos besoins.
En cas de douleur importante ou continue au niveau d’une articulation, des traitements locaux peuvent être utilisés :

  • Infiltration de corticoïdes
  • Ultrasons
  • Les cures thermales
  • La kinésithérapie
  • L’ostéopathie

 

La kinésithérapie

Afin de contrer l’enraidissement des articulations ainsi que la baisse du tonus musculaire, une rééducation fonctionnelle régulière est alors conseillée au patient.

 

L’apport de l’ostéopathie

Une prise en charge régulière peut permettre un gain de mobilité au niveau articulaire, une diminution des douleurs, ou encore une baisse des effets secondaires.
Certains traitements lourds vont avoir pour effets secondaires de diminuer les défenses immunitaires (le patient sera donc plus sujets aux maladies), ou encore agir sur le système digestif avec apparition de gêne, constipations ou encore diarrhées.
En rééquilibrant les différentes structures entre elle, l’ostéopathe va permettre à l’organisme de s’autogérer et au patient de mieux vivre sa maladie : moins de douleurs, moins d’effets secondaires, gain de mobilité, aisance de mouvements.

 

La spondylarthrite est une pathologie lourde et parfois difficile à gérer toutefois ce n’est pas une fatalité !
Tous les moyens mis à votre disposition pourront vous aider à gérer au mieux votre pathologie et pourront permettre aux proches de patients atteints de les encadrer de la meilleure façon possible.